Depuis quelques années, le flou de mouvement s’impose comme un nouveau code fort en direction artistique. Un exemple marquant : la DA initiale du MIX. C’est notre ancien photographe, Hadrien Hanse, qui avait réalisé les visuels du lancement. Il avait fait du flou de mouvement, combiné à des teintes contrastées rouge et noir, la pierre angulaire de son shooting.
Cette approche avait du sens : elle traduisait avec justesse l’énergie sportive et l’univers premium de cette nouvelle enseigne. Le succès a été immédiat. Depuis, on voit une foule de marques bruxelloises reprendre cette esthétique… sans réelle réflexion, juste parce que c’est devenu la tendance.
L'effet domino de la réussite
Le Mix est devenu la référence de business/sport pour de nombreux Bruxellois. Naturellement, les entrepreneurs qui fréquentent le lieu - cette clientèle "educated cool" qui crée les tendances de la capitale - ont fait le lien : réussite visuelle = réussite business.
L'équation semblait simple : reprendre les codes esthétiques du Mix pour reproduire son succès. Sauf que...
Une réponse à la saturation visuelle. Quand l'original devient cliché
À force de voir cette esthétique partout - des nouveaux magasins de vêtements, aux salles de sport premium - le style s'essouffle aussi vite qu'il était original au début. Ce qui était original est disruptif devient banal. Ce qui captait l'attention risque de la perdre c'est difficile de savoir quelle marque s'adresse à nous.
Les entrepreneurs les plus malins l'ont compris : copier l'apparence ne suffit pas à reproduire l'essence.
Notre regard : pas de jugement, juste une question
On ne va pas vous dire si c'est bien ou mal - cette esthétique fonctionne, point. Le Mix cartonne, Handshake Running aussi, les marques ne feront pas de faux pas, parce que cette tendance rentre dans la culture.
Mais voici la question qu'on se pose (et que vous devriez peut-être vous poser) : est-ce qu'elle reste encore différenciante ?
Quand une approche visuelle devient la norme dans un secteur, elle perd mécaniquement son pouvoir de distinction. Ce n'est ni bien ni mal, c'est juste... logique.
