La culture urbaine ne cesse de se réinventer, et les running clubs en sont un exemple marquant. Ces groupes de passionnés de course à pied, bien loin des clichés de l’effort solitaire, révolutionnent la manière dont nous envisageons le sport en ville. Mais au-delà de leur impact sportif, ces clubs redéfinissent les codes du design et du graphisme social.
Retour sur un phénomène qui explose depuis 5 ans à Bruxelles.
Une Montée en Puissance dans la Culture Urbaine
Les running clubs ne sont pas nés d’hier. Dans les années 1970, alors que la course à pied devenait un loisir populaire, de petits groupes ont commencé à se former dans les grandes villes. Mais c’est au cours de la dernière décennie que ces clubs ont pris une dimension culturelle et esthétique unique.
Aujourd’hui, des noms comme Track Mafia, UVU, Cadence Athletics et lacrème pour Bruxelles ou encore Ory pour Lille résonnent bien au-delà des pistes et trottoirs qu’ils arpentent.
Ils représentent un style de vie où le sport rencontre la mode, le design, et une forte identité communautaire. Dans une époque marquée par l’isolement digital, courir ensemble devient un moyen puissant de se connecter à d’autres.
Quand le Design Renforce l'Identité des Running Clubs
L’un des éléments les plus frappants des running clubs modernes est leur esthétique. Logos audacieux, typographies minimalistes, palettes de couleurs marquantes… Chaque club affirme son identité visuelle avec soin. Ces choix graphiques ne sont pas anodins : ils renforcent le sentiment d’appartenance et attirent de nouveaux membres.
Prenons l’exemple de Pierre Hubain, designer talentueux à l’origine du logo de Cadence Athletics. Son travail illustre parfaitement cette approche : un équilibre subtil entre modernité et fonctionnalité, où chaque détail raconte une histoire. Ce soin porté à l’image reflète les valeurs du club : excellence, inclusivité et dépassement de soi. Les visuels produits par ces groupes vont bien au-delà des logos. Les shootings photo, souvent réalisés dans un style documentaire ou streetwear, capturent l’essence de la vie urbaine. On y retrouve des images authentiques, mélangeant l’effort sportif à des décors bruts : ruelles, toits, ou parcs urbains. Ce mélange esthétique s’inscrit dans une tendance globale de mise en valeur de l’authenticité.
Lifestyle, Branding et Appartenance :
Les running clubs répondent à un besoin profond de connexion et de reconaissance sociale. Au-delà de la simple pratique sportive, ils créent des espaces où objectifs personnels et collectifs s'entremêlent, où la motivation devient contagieuse. Cette dynamique est renforcée par les collaborations stratégiques avec des marques et des commerces locaux. Les membres ne sont plus de simples coureurs, mais des acteurs d'une scène culturelle vibrante, où performance sportive et cool attitude se conjuguent naturellement. Les sessions de course deviennent des événements sociaux prisés, relayés sur Instagram et les réseaux sociaux, attirant une génération en quête d'expériences authentiques et branchées.
Par exemple, Cadence Athletics a collaboré avec des enseignes comme New Balance, le restaurant de burgers Rambo, ou encore la pizzeria Volta à Bruxelles. Ces partenariats permettent à chaque partie de renforcer son image : les membres du club se sentent valorisés en appartenant à une communauté soutenue par des marques prestigieuses, tandis que les commerces locaux et les grandes marques bénéficient de la visibilité et de l’énergie positive apportées par ces clubs.
Cette appartenance se reflète également dans les produits dérivés : t-shirts, shorts, chaussures… Ces articles deviennent des symboles d’identité, renforçant le lien entre les membres et leur club tout en diffusant son image au-delà des frontières locales. En achetant ces produits, les membres ne se contentent pas de consommer ; ils investissent dans une identité commune.